Question super intéressante n’est-ce pas ? Elle est évidemment rhétorique. Si je ne la trouvais pas intéressante, je ne serais pas en train de la traiter.
Et lorsque ce sujet surgit sur les réseaux ou dans nos conversations en famille ou entre ami-e-s, les réponses le sont tout autant. Même si souvent décevantes. Les cerveaux semblent bloqués au 19ème avec pour les uns la crainte maladive de perdre les privilèges de leurs pères, et celles des unes de ne plus bénéficier des avantages hypothétiques de la soumission tant vantée. Des réponses qui n’apportent en réalité aucun éclairage, tellement il n’y a plus aujourd’hui de justifications à un tel titre.
L’homme serait le chef parce qu’il subvient aux besoins de sa famille. Mais de quels besoins parle-t-on quand les femmes sont aujourd’hui en mesure de prendre en main un certain nombre d’actions financières et matérielles ? Que ce soit pour subvenir aux besoins de la famille ou pour leurs dépenses de confort.
L’homme serait le chef de famille parce que selon tel ou tel traditions bla bla bla. Selon tel ou tel livre sacré bla bla bla. Quelles traditions, quelles écritures ? Si ce n’est une Histoire qu’ils n’ont pas compris et dans écritures qu’ils sont mal lus (et qui ont d’ailleurs été écrites à un moment donné de l’histoire). Quelles traditions ? Celles qui se sont cristallisées au 19ème au moment de la pénétration européenne parce qu’ils fallait fait front contre l’envahisseur et qui méritent d’évoluer maintenant comme elles évoluaient dans le passé, comme doit évoluer toute loi ? Quelles écritures ? Celles qui ont été été par des hommes, de surcroit non subsahariens, à un moment donné de leur histoire ?
L’homme serait le chef de famille pour des histoires de bateau, d’avion, de voiture, de pilote et de copilote. Des métaphores, comme si comparaison était raison, en oubliant que les choux ne seront jamais des carottes. Qui a dit que le couple c’était un pilote et une co-pilote ? Si ce n’est celui qui se voit comme pilote ? Qui raconte l’histoire du lion et de la chèvre si ce n’est celui qui se voit lion. Peut-on sortir des représentations paresseuses et aliénantes ou le couple est constitué d’un suivi et d’une suiveuse ?
Et pourtant, nous sommes aujourd’hui en 2022. Nous avons la chance de nous inscrire dans la suite des grand-e-s penseur-euse-s dela marche du monde. Des outils existent pour se saisir de ce genre de question avec un regar neuf, avec un regard juste, ancré d’humanisme : la sociologie, l’histoire, l’anthropologie… A l’ère du numérique et l’infosité, ce n’est pourtant pas l’information qui manque.
Mais on comprend facilement que cette mobilisation d’arguments creux et paresseux n’a qu’un seul but, veiller à ne surtout pas perdre le bout de paradis qui est à eux aujourd’hui et qui ne se justifie pourtant plus.
Pourtant, sur ce sujet, comme sur d’autres, avoir un regard reflexif sur son passé, est ce qui permet d’adapter ses règles de sociétés aux humain-e-s d’aujourd’hui. Nos ancien-ne-s ont pensé leur monde avec les moyens à leur disposition, et iels ont fait de leur mieux. C’est à notre tour aujourd’hui de construire le monde, afin qu’il soit plus juste pour les hommes et pour les femmes, beaucoup trop longtemps lésées.
Après comme j’aime à le dire, le couple c’est une décision personnelle. Il y a des gens (hommes et femmes) qui veulent une hiérarchie dans leur couple et il y en a qui veulent vivre en égalité. Encore faudrait-il que cette décision puisse être prise en connaissance de cause et en réelle liberté (notamment financière et sociale).
En ce qui me concerne, je suis un être humain à part entière ! Personne n’est mon chef !
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A reblogué ceci sur La longue marche pour la libertéet a ajouté:
L’homme « chef » de famille c’est partie des grands mensonges mis sur le dos des « cultures ou traditions ». Et si c’étaient l’amour, l’amitié, le compagnonnage, la raison, le bon sens qui devraient nous guider dans la famille, être « chef » dans l’orientation de nos décisions communes à penser et à prendre ?
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